lundi 17 septembre 2007

Philosophons





Je poste un extrait d'une chronique que j'avais mise sur mon blog il y a quelques mois, légèrement remaniée et qui, à la relecture, me semble parfaitement résumer ma philosophie de la cuisine.

Je suis avant tout friand de ce que j’appelle des “plats de pauvres”, des préparations à base de pommes de terre, riz, haricots, choux, de mauvais morceaux de boeuf,… et qui sont devenus, génie culturel des pauvres aidant, suquet (un plat de poisson catalan sur base de pommes de terres), risotto, cassoulet, potée ou choucroute, farcis, daube, tourtes, …

En effet, passer de patates agrémentées de quelques sardines, ou de riz, de haricots ou de choux relevés de quelques morceaux de lards ou de têtes de poissons à, par exemple, l’immense variété des risottos, avec du carniroli ou de l’arborio cuisinés de gésiers confits, de cèpes et des quelques autres ingrédients qui caractérisent les risotttos d’aujourd’hui ou à une vraie paella, suppose l’ingéniosité de générations de mères de familles soucieuses de faire plaisir aux estomacs de leurs maris et enfants avec le peu de choses dont elles pouvaient disposer. Car chaque famille, sauf tare impardonnable d’une mère piètre cuisinière, fait la meilleure dauble, le meilleur risotto, le meilleur cassoulet,…

S'il est facile de régaler une tablée avec du foie gras, des truffes ou du homard, rendre appétissants des plats à base de pommes de terre, de boeuf de 3ème choix, de choux, de riz suppose, sinon d'autres talents, au moins la farouche volonté de faire plaisir à ceux qui les mangeront.

Hélas, ces saines traditions se perdent et les maris, du fait d’épouses maintenant surbookées ou paresseuses, sont obligés de s’y mettre. Sauront-ils durablement se couler dans la tradition ?

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